Les kystes épidermoïdes intracrâniens, sont des lésions benignes, rares, presque toujours congénitales, c’est à dire présentes dés la naissance. Ils resultent de l’inclusion aberrante d’éléments ectodermiques (à l’origine de la peau), lors de la fermeture du tube neural, entre la 3ème et la 5ème semaine du développement embryonaire. On peut donc dire plus simplement que c’est un peu de tissu cutané (peau) qui est capturé à l’intérieur de la cavité crânienne au moment de la formation de l’embryon et qui ensuite se comporte comme de la peau, c’est à dire en produisant des squames (fine lamelle de peau morte qui se détache de l’épiderme), mais au mauvais endroit.
Ils représentent 0,3 à 1,8% de tous les néoplasmes intracrâniens.
Ils se situent dans les espaces sous arachnoidiens et donc autour du cerveau, du tronc cérébral et du cervelet.
Ils sont le plus souvent localisés profondément sous le cerveau ou en avant du tronc cérébral et du cervelet, ce qui rend leur ablation délicate. Ils sont considérés comme des lésions de la base du crâne.
Les localisations les plus courantes sont :
- l’angle ponto cérébelleux
- les régions suprasellaires
- la vallée sylvienne
- le système ventriculaire en particulier le 4ème ventricule,
- la région pinéale.
Les kystes épidermoïdes sont aussi dénommés tumeur « perlée » en raison de leur coloration blanc nacré et leur aspect mamelonné.
Ils sont constitués sur le plan histologique, d’une paroi faite d’un épithélium stratifié, kératinisé, délimitant une cavité où s’accumulent les produits de dégradation des cellules épithéliales desquamées sous la forme d’un matériau amorphe, riche en kératine et en cholestérol.
Le kyste dermoïde, plus rare, n’a généralement pas l’aspect blanc laiteux si caractéristique de son homologue épidermoïde. Il est plus variable, plus hétérogène, en raison de la diversité des matériaux qui se collectent dans sa cavité. Le revêtement épithélial est identique, mais sa paroi contient en plus des éléments dermiques : follicules pileux, glandes sébacées et sudoripares et parfois même lobules graisseux. Le contenu kystique est de ce fait un amalgame plus ou moins hétérogène de kératine, de cholestérol, de sécrétions sébacées et sudoripares qui donne un aspect plus jaunatre avec très souvent des poils.
Leur croissance est très lente et les symptômes surviennent tardivement.
Les symptômes varient en fonction de la localisation tumorale:
– céphalées mais il est souvent difficile de dire si les maux de tête sont liés ou non à la lésion,
– vertiges,
– troubles de l’équilibre,
– atteinte d’un ou plusieurs nerfs crâniens : douleurs faciales, vision double, baisse de l’audition, paralysie faciale, hémispasme facial, baisse de la vision, amputation du champ visuel par compression tumorale directe des nerfs.
– crises d’epilepsie
Comment fait-on le diagnostique ?
Sur le scanner, le kyste épidermoïde se présente typiquement sous la forme d’une masse iso ou hypodense, hétérogène, aux contours irréguliers, sans la moindre prise de contraste et sans oedème périlésionnel.
Le diagnostique est confirmé par l’IRM et en particulier par leur hypersignal sur les sequences en diffusion. Les séquences en diffusion sont capitales pour pourvoir affirmer le diagnostique à l’IRM.
Traitement
D’évolution très lente, ils sont le plus souvent surveillés par des IRM régulières.
Le traitement chirurgical est proposé en cas de symptômes. Si les symptômes sont modérés et si le risque de la chirurgie est considéré comme important, la surveillance peut être préférée dans un premier temps.
Le traitement de choix pour le kyste épidermoïde est une résection totale de la tumeur y compris la capsule du kyste qui produit le contenu du kyste. Mais parfois, une résection totale est impossible en raison de la localisation du kyste et de ses rapports etroits avec des structures neurveuses ou vasculaires ciritiques. Dans ce cas, une partie de la capsule est laissée en place avec un risque de récidive important. Mais il est encore plus difficile, voir impossible, de retirer la capsule et donc de guérir, lors d’une deuxième intervention, en raison de la cicatrice laissée par la première intervention qui rend la separation de la capsule des nerfs et des vaisseaux avoisinants encore plus difficile. C’est pourquoi il est important d’essayer au maximum d’enlever la capsule lors de la première intervention.
La voie d’abord chirurgicale du kyste depend de sa localisation. Certains kystes volumineux nécessitent des voies d’abord complexes de la base du crâne pour permettre l’ablation complète tout en conservant les structures nerveuses et vasculaires.
Evolution et pronostic
Leur évolution est trés lente. Après la chirurgie, si une partie de la capsule est laissée en place, le risque de réapparition du kyste est important mais souvent après de longue année. Une réintervention est parfois necessaire.
Globalement le pronostic est bon mais les kystes epidermoïdes nécessitent souvent une intervention chirurgicale complexe, non dénuée de risques, nécessitant une expertise chirurgicale dans ce type de lésion.
La transformation maligne d’un kyste épidermoïde est exceptionnelle.