Adénome hypophysaire

Les principales pathologies traitées

Qui est concerné ? 

Les adénomes hypophysaires représentent entre 10 et 20% des tumeurs intracrâniennes de l’adulte. Ces tumeurs ont une incidence de 4/100 000 habitants avec une tendance à l’augmentation des découvertes fortuites, « incidentalomes ».

Il s’agit d’une tumeur rare (2,7% des tumeurs supratentorielles) chez l’enfant dont la tumeur de la région hypophysaire la plus fréquente est le craniopharyngiome.

Comment fait-on le diagnostic ?

Devant un ensemble de symptômes endocriniens et\ou neurologiques et\ou ophtalmologiques, votre médecin demandera une IRM cérébrale qui confirmera l’existence d’une lésion hypophysaire; il en découlera une consultation avec un neurochirurgien ou un endocrinologue.

Le bilan endocrinien

Le bilan endocrinien sera lancé soit parce que le patient présente un syndrome endocrinien soit parce qu’une lésion de la région hypophysaire aura été découverte en imagerie. Ce bilan comporte de façon routinière le dosage des principaux axes hormonaux (Prolactine ; TSHus ; T4l ; T3l ; FSH ; LH ; Estradiol/ Testostérone ; GH ; Igf1 ; Cortisolémie).

La consultation d’endocrinologie avec le Docteur LALOI-MICHELIN, notre référente, ne sera organisée en préopératoire que dans les cas d’adénomes hypophysaires sécrétants ou devant des insuffisances hormonales sur le bilan. Le cas échéant une substitution hormonale voire un traitement médical de l’adénome secrétant peut être envisagé avant l’intervention.

Le bilan radiologique  

L’IRM cérébrale reste l’examen de référence pour explorer les lésions hypophysaires. Cet examen doit être optimal afin d’avoir une description anatomique précise, permettant de définir les limites de l’adénome avec :

  • son extension dans la selle turcique
  • le diaphragme en haut et l’extension sus diaphragmatique
  • les sinus caverneux latéralement,
  • la glande hypophysaire saine
  • les voies opto-chiasmatiques,
  • le diencéphale.

Le scanner cérébral avec un angioscanner en fenêtres osseuses peut être demandée et utilisé en neuronavigation pour guider l’intervention chirurgicale. Cet examen apporte un complément d’information surtout sur l’atteinte osseuse de la loge hypophysaire.

La sémiologie radiologique  de la  région hypophysaire est très riche et nécessite une bonne expérience du radiologue. Pour cela les dossiers sont revus avec un neuroradiologue référent dans cette pathologie.

Le bilan neuro-radiologique

Le syndrome neuro-ophtalmologique sera exploré en fonction de la plainte visuelle du patient et surtout de l’extension de l’adénome hypophysaire vers les voies opto-chiasmatiques et/ou vers le sinus caverneux sur l’IRM cérébrale. L’examen neuro-ophtalmologique comportera une mesure de l’acuité visuelle, un fond œil et un champ visuel voire un OCT pour apprécier la compression des nerfs optiques, et éventuellement un test de Lancaster si une atteinte des nerfs oculomoteurs est suspectée.

Quels sont les traitements disponibles ? 

La prise en charge peut consister en:

  • une surveillance neuroradiologique en cas d’adénome non secrétant ;
  • un traitement médical dans les adénomes fonctionnels lors qu’existe la possibilité d’un traitement médical antagoniste; dans ce cas, le patient est adressé à un endocrinologue.
  • une chirurgie d’exérèse pour les adénomes évolutifs, les adénomes rebelles aux traitements, les adénomes avec une compression des voies opto-chiasmatiques;
  • une radiothérapie ou une radiochirurgie pour les adénomes inopérables, les résidus postopératoires dont une reprise chirurgicale est impossible ou à risque important, et les adénomes agressifs.

 

Le traitement chirurgical

Le neurochirurgien participe à la prise en charge des patients porteurs d’adénomes hypophysaires y compris ceux qui ne nécessitent qu’une surveillance neuro-radiologique. L’adénome hypophysaire est une tumeur bénigne à évolution lente. La surveillance neuro-radiologique permet donc d’en estimer la courbe évolutive et ainsi de ne poser l’indication opératoire que devant une croissance tumorale significative et avant d’avoir une extension importante de l’adénome; une exérèse la plus complète possible sera alors envisagée tout en préservant les fonctions endocriniennes physiologiques de la glande hypophysaire. En cas de microadénome ( < 10 mm), le but de l’intervention chirurgicale est une exérèse complète avec donc une guérison.

  • Pituitary adenoma

    Pituitary adenoma

     

 

Consultation avec un neurochirurgien 

Au cours de cette consultation, un complément de bilan vous sera  proposé si nécessaire, la relation entre vos symptômes et la lésion vous seront expliqués ainsi que l’histoire naturelle de ces adénomes et les rapports avec les structures avoisinantes (caractère invasif ou pas de l’adénome). Le neurochirurgien posera éventuellement une indication chirurgicale qui sera faite par voie endoscopique endonasale. La décision d’intervention fait le plus souvent suite à une réunion de concertation pluridisciplinaire pendant laquelle le dossier est discuté en présence des neurochirurgiens, des endocrinologues et des neuroradiologues.

Pourquoi la chirurgie par voie endoscopique endonasale ?

Actuellement, l’immense majorité des adénomes hypophysaires est opérée par voie endoscopique endonasale. Contrairement au microscope, où l’œil du chirurgien reste à l’extérieur du nez, ne donnant qu’une vision très limitée au fond des cavités nasales, l’endoscope emmène l’œil du chirurgien au fond des fosses nasales et permet d’avoir une vue panoramique de la région et de la lésion. Elle permet également grâce à des endoscopes  à 30 et 45° de voir latéralement et vers le haut et donc, de mieux apprécier les éventuelles extensions de la tumeur. L’utilisation de voies mini-invasives respectant les cavités nasales, a permis de diminuer significativement la morbidité rhinologique de cette chirurgie et d’augmenter le confort postopératoire des patients.

Consultation et bilan préopératoire

  • Bilan radiologique,
  • Consultation avec l’endocrinologue si nécessaire,
  • Consultation neuro-ophtalmologique si nécessaire,
  • Consultation d’anesthésie en cas d’intervention chirurgicale.