Les kystes colloïdes sont de lésions kystiques arrondies, de quelques millimètres à plusieurs centimètres pour les plus gros, remplies de liquide et qui se forment dans le cerveau, généralement dans le troisième ventricule, une cavité profonde du cerveau dans laquelle circule le liquide céphalo-rachidien, ce qui rend leur ablation délicate. Ces kystes sphériques ont une coque fine et sont remplis d’une matière gélatineuse appelée colloïde (ressemblant à de la colle). Ce contenu peut être très fluide ou être relativement épais.
Les kystes colloïdes sont toujours bénins. Ils ne sont pas considérés comme des tumeurs et ne sont pas cancéreux, ce qui signifie qu’ils ne se propagent pas et ne nécessitent pas de radiothérapie ou de chimiothérapie.
Par contre, les kystes colloïdes peuvent augmenter de taille au fil du temps et récidiver si leur ablation est incomplète.
Les kystes colloïdes sont très rares, et ne concernent que 3 personnes par million d’habitants, et bien qu’ils puissent être retrouvés à tout âge, ils sont généralement diagnostiqués chez les adultes entre la trentaine et la quarantaine.
Ils se situent dans les ventricules cérébraux dans lesquels circulent le liquide céphalo-rachidien. Ils sont situés dans la grande majorité des cas dans le 3ème ventricule en regard des orifices qui font communiquer les ventricules latéraux droit et gauche avec le 3ème ventricule.
Du fait de l’emplacement de ces kystes dans le troisième ventricule, ils peuvent être un obstacle à la circulation du liquide céphalo-rachidien d’un ventricule à l’autre.
Ils se manifestent donc le plus souvent par une dilatation des ventricules cérébraux latéraux, en amont du kyste colloïde.
Cette dilatation, appelée hydrocéphalie, apparait le plus souvent très lentement.
Les symptômes sont le plus souvent d’apparition très progressives :
– céphalées
– troubles de la marche
– troubles du comportement
– troubles de la mémoire
– vision double
Les symptômes sont plus rarement beaucoup plus aiguë et grave, en cas de blocage brutal de la circulation du liquide céphalo-rachidien. Il se developpe alors des signes d’hypertension intracrânienne aigu:
– céphalées intenses,
– nausées, vomissements,
– somnolence, coma.
Il s’agit parfois d’une urgence absolue.
Comment fait-on le diagnostic ?
Le diagnostic est fait à l’IRM cérébrale.
Traitement
Le traitement est chirurgical. Il s’agit de vider le kyste et idéalement d’enlever sa paroi afin de prévenir la récidive. L’objectif immédiat est de rétablir la circulation du liquide céphalo-rachidien.
Il s’agit d’une chirurgie délicate nécessitant une certaine expertise technique. Le kyste est enlevé à l’aide d’un microscope ou à l’aide d’un endoscope: On introduit dans les ventricules un endoscope de quelques millimètres de diamètre connecté à une camera. Des outils sont introduits le long de l’endoscope pour progressivement vider et retirer le kyste. En utilisant le microscope, on réalise une petite cheminée qui mène au ventricule et on retire le kyste sous contrôle directe. Le microscope permet dans certains cas, un meilleur contrôle des structures au contact du kyste et une ablation plus complète. Le choix est fait en fonction des caractéristiques du kyste et ses rapports avec les structures au contact du kyste (Fornix, plexus chlorides, etc)
Cependant, la plupart des kystes colloïdes peuvent être surveillés en toute sécurité plutôt que nécessiter une opération.
Les facteurs qui permettent de choisir entre observation ou ablation chirurgicale sont les symptômes, le degré de dilatation ventriculaire, la localisation exacte, la taille, l’âge.