La radiochirurgie consiste à réaliser une irradiation très focalisée, de haute précision sur une région du cerveau présentant une anomalie (tumeurs benignes et malignes, malformation, trouble fonctionnel), permettant d’éviter une intervention neurochirurgicale.
La radiochirurgie est une technique de traitement de certaines lésions intracrâniennes qui utilise de multiples faisceaux de rayonnements ionisants très fins convergents de manière très précise, dite « chirurgicale », en un foyer unique correspondant à la lésion à traiter. Au niveau de la cible à traiter ou les faisceaux se concentrent, les doses de rayonnement délivrées par les différents faisceaux s’ajoutent, générant une dose élevée en une seule séance, donnant ainsi l’effet thérapeutique escompté. Les tissus environnants et éloignés ne seront traversés que par un petit nombre de faisceaux et donc qu’une petite dose d’irradiation non délétère.
La radiochirurgie a donc l’avantage d’éviter les risques et éventuelles complications ou contre-indications d’une intervention neurochirurgicale classique pour ces lésions profondes.
Elle est aussi un complément essentiel lorsque que la chirurgie n’a pas permis, par choix, de retirer l’ensemble de la lésion afin de réduire les risques de la chirurgie.
Elle est aussi une solution très utile en cas de croissance d’un résidu ou récidive tumorale comme alternative a une ré-intervention chirurgicale.
La radiochirurgie est née de l’expertise des neurochirurgiens dans la stéréotaxie crânienne qui consiste, à localiser et à cibler des zones profondes intracrâniennes partir d’un système de coordonnées tridimensionnelles.
Ces techniques de stéréotaxie ont donc été appliquées à la radiothérapie par les neurochirurgiens donnant naissance à la radiochirurgie :
- Le Gamma-knife : le premier appareil a été inventé en 1951 par un neurochirurgien suédois (Pr Karl Leksell).
- Le Cyberknife, un appareil de radiochirurgie « polyvalent, multi-organes » a été ensuite développé fin des années 80 par le Pr John Adler Neurochirurgien à Stanford.
En France, la radiochirurgie (LINAC) a débuté en 1984 grâce au Pr Betti, neurochirurgien et élève du Pr Talairach, chef de service de neurochirurgie à l’hôpital Sainte-Anne et pionnier mondial de la stéréotaxie. La coopération entre l’hôpital Sainte-Anne et l’APHP (hôpital Tenon pour la radiologie et hôpital Lariboisière pour la neuroradiologie) s’est développée à partir de 1986.
Deux équipements de radiochirurgie dédiés « Tête et cou » de haute précision sont disponibles à ce jour :
- Le GammaKnife développé par le Pr Lars Leksell, neurochirurgien au Karolinska à Stockholm. Il peut être utilisé avec ou sans cadre invasif. Cette technique utilise les rayons gamme d’une source au Cobalt radioactif.
- Le Zap-X, équipement de dernière génération, développé par le Pr John Adler, Neurochirurgien à Stanford et qui utilise les rayon X de haute énergie d’un accélérateur linéaire de particule.
D’autres équipements polyvalents existent permettant de faire de la radiochirurgie sur d’autres organes comme le poumon, le foie, la prostate et la colonne vertébrale, adaptés à des centres hospitaliers ayant une activité de soins très diversifiées.
- Le CyberKnife est un équipement de radiochirurgie développé également par le Pr John Adler permettant également d’irradier en radiochirurgie d’autres organes. Il utilise les rayon X de haute énergie d’un accélérateur linéaire de particule.
- Le Novalis est un équipement très polyvalents mixte de radiothérapie et de radiochirurgie. Il utilise les rayon X de haute énergie d’un accélérateur linéaire de particule.